Ce 14 mai, il faisait beau, le soleil brillait en Normandie. Arrivé de l’Aisne, je découvrais des TER plus modernes, des gens tout aussi chaleureux et accueillants, et une histoire toute aussi européenne.

Argentan et sa magnifique église ont joué un rôle important dans les jours qui ont suivi le débarquement du 6 juin 1944. Avant de se faire encercler non loin d’ici, à Montormel, se trouvait un couloir par où 40  000 Allemands tentèrent de fuir les forces Alliés, en vain. A son passage, le général américain Eisenhower témoigna :

« Il était possible pendant des centaines de mètres de ne marcher que sur des restes humains en décomposition, dans un silence pesant, dans une campagne luxuriante où toute vie avait brutalement cessé… C’est l’une des plus grandes tueries de la guerre »

Le saut dans la construction européenne, celle que nous connaissons si intimement sans pour autant en être conscient, est vertigineux. Des milliers de jeunes soldats polonais ont tenu tête aux blindés de la Wehrmacht, ces trois Etats – la France, l’Allemagne et la Pologne depuis 2004-  ont à présent un Parlement européen qu’ils élisent directement.

Des milliers de réunions pour parler de protection AOC du camembert, du cidre normand et du calvados, dans 65 accords commerciaux de l’Union européenne. Des échanges Erasmus, mais aussi des échanges d’une toute autre nature: la liberté de travailler légalement, sans avoir à demander de permis de travail, dans toute l’UE. Un avenir pour les ingénieurs polonais spécialisés en soudure – la France manque de soudeurs. Une aubaine pour les nombreuses femmes de ménage polonaise qui, avant l’adhésion de la Pologne, ne percevaient souvent pas du tout les mêmes droits.

De toute cette Europe et plus, il fût question. Évidemment l’Orne est l’une des grandes contributrices à la PAC, elle nourrit les 510 millions de citoyens européens et au delà – avec tous les débats CETA, TAFTA, Brexit, Mercosur, vache folle, l’agriculture est un vaste monde magnifiquement ignoré dans nos villes.

Un grand merci tout d’abord à Céline mais aussi au référent Nicolas Bouché, Anne, Hubert, Yohann…