Quand mon père, médecin égyptien, a immigré en France, c’était dans les Yvelines. Aussi, débattre des enjeux migratoires européens à Conflans m’a fait particulièrement plaisir.

Conflans-Sainte-Honorine a accueilli plus d’une centaine de réfugiés tibétains depuis bientôt dix ans, avec tous les problèmes imaginables pour les services sociaux, les écoles et les autorités mais aussi avec de belles histoires, au fur et à mesure des années et des efforts d’intégration, d’une part, et d’accueil inclusif de l’autre. Si les campements sauvages représentent parfois un problème, causé par les derniers arrivants et les filières de passeurs, la ville recèle d’exemples positifs peu médiatisés.

Que propose le programme de la liste Renaissance à cet égard? Comment mieux accueillir tout en gardant le contrôle des frontières de l’espace Schengen? Comment intégrer le plus rapidement possible ces futurs citoyens européens malgré les barrières multiples à leur arrivée?

La politique migratoire européenne reste encore à dessiner. Esquissée à travers certaines « lois europeennes » sur l’accueil, l’instruction de la demande d’asile, le droit a la vie famille, la situation des mineurs non-accompagnés ou la procedure de retention administrative et l’expulsion – pudiquement appelée la directive Retour-, beaucoup reste à parfaire.

Une chose est certaine: pas de politique migratoire européenne sans un code européen de l’asile et de l’immigration, intégré aux besoin du marché du travail de chaque région européenne. La brèche entrouverte par Salvini & Co et les violations multiples des droits fondamentaux des demandeurs d’asile, protégés par la CEDH, doit se refermer. Mais le coeur du problème reste politique: peu importe les etudes et les faits montrants l’apport visiblement positif de l’immigration pour notre pays, il faut changer les perceptions.

TF1 a couvert notre débat en quelques secondes – ils se sont bien gardés de mentionner leur responsabilité importante dans la construction des préjugés envers certains groupes d’immigrés. Il faut faire de l’audience, en faisant peur pourquoi pas, quitte à citer 10 fois plus souvent une tournante dans une barre HLM impliquant des « jeunes d’origine africaine et maghrébine » que d’offrir aux téléspectateurs une vision globale des viols en France.  Des chercheurs du CNRS ont en effet démontré qu’un « Mamadou » avait bien plus de chance d’être couvert par nos médias lorsqu’il s’agissait d’un tel meurtre, qu’un Jean-Charles. Relevés judiciaires et médiatiques à l’appui.

Merci Michèle de Vaucouleurs, députée Modem de la circonscription, les organisatrices infatigables Gaëlle et Nolwenn, et tous les participants pour leur remarquable contribution.