Choqué par le Brexit, la montée du nationalisme et de la xénophobie, le Perreuxien Schams El Ghoneimi, militant En Marche, a quitté son emploi au Parlement européen pour « une année sabbatique civique ». Depuis janvier 2018, il a animé une soixantaine de débats dans toute le France et revient ce vendredi en Val-de-Marne avec un débat sur la jeunesse à Choisy-le-Roi.
Entretien publié le 1/2/2019 par 94citoyens, quotidien du Val-de-Marne et du Grand Paris, lien initial ici. Propos recueillis par Florent Bascoul.
« Dans 57 jours, les britanniques vont perdre une part de leur souveraineté en quittant l’Union Européenne. Les droits des travailleurs, les droits des consommateurs ne seront plus garantis. L’avenir des étudiants britanniques en Europe est compromis. Et surtout, ils n’auront plus le droit d’aller voter lors des élections de ce printemps », s’alarme Schams El Ghoneimi sur une vidéo prise sur la Côte d’Opale, ce jeudi, où il participait à un débat.
Le Brexit, cet assistant européen de 32 ans l’a vécu de l’intérieur. Dès l’annonce du référendum sur la sortie de l’Union Européenne du Royaume-Uni, l’eurodéputé écossais écologiste de centre-gauche pour lequel il travaille, Alyn Smith, retourne sur son île et fait campagne pour en rester membre. A ces côtés, Schams El Ghoneimi organise une cinquantaine de conférencse pour sensibiliser les citoyens. « Nous leur avons parlé concrètement de la place de l’UE dans leur quotidien. Qu’ils soient pêcheurs, agriculteurs ou développeur de jeux vidéos. Cette stratégie a payé en Écosse mais n’a pas suffit à l’emporter. Perdre à 51% ce référendum alors que la plupart des partis politiques appelaient à voter pour le maintien dans l’Union, c’était incroyable. C’est là que j’ai constaté les dégâts et les conséquences dramatiques du nationalisme et de la montée de la xénophobie », se remémore le franco-égyptien.
Déjà en 2005, le jeune homme, alors étudiant à Science-Po Paris, est ébranlé par la victoire du non en France au référendum sur le traité constitutionnel européen. Il décide alors de s’investir au sein de l’association Jeunes européens et coordonne un programme pour promouvoir l’Union Européenne dans les établissements scolaires. Une fois son master en poche, il débarque au Parlement européen et devient conseiller à la commission des affaires étrangères. Au moment des Printemps arabe, en 2011, il quitte pour la première fois son emploi au Parlement européen pour travailler dans une ONG basée au Caire spécialisée dans la protection des civils dans les conflits armés notamment en Syrie. « Cette aventure n’a duré que deux ans. J’ai vu ces gens vaincre des dictatures puis perdre à nouveau la liberté. Pour moi, rien n’est jamais acquis et cela vaut pour aussi pour l’Union Européenne ».
Engagé et candidat à l’investiture En Marche aux élections européennes
A an et demi des élections européennes, Schams El Ghoneimi s’est désormais lancé dans un marathon de débats dans toute la France en ciblant particulièrement les départements où l’euroscepticisme est le plus fort, et il vise désormais l’investiture sur la liste européenne LREM. « Ce sont des départements qui se sentent délaissés, autant par Bruxelles que par Paris. Il y a des participants clairement hostiles au projet européen. Ils considèrent que c’est opaque, que nous sommes vendus aux lobbys. Alors pendant deux heures, nous échangeons. Je suis à l’écoute des craintes exprimées et je ne balance pas des outils de communication », assure-t-il. Engagé à La République en Marche, le Val-de-Marnais anime ces débats à l’invitation de comités locaux En Marche, d’associations, de collectifs et d’établissements universitaires. Dans le Val-de-Marne, il s’est arrêté à La Queue-en-Brie le 28 janvier, à Choisy-le-Roi ce vendredi 1er février et il sera à Nogent-sur-Marne dans quelques semaines. « Le Front national est moins présent que dans les départements où je me rends. Cela dit, c’est un territoire très inégalitaire et il y a une certaine méfiance envers les institutions européennes, alimentée notamment par la gauche de la gauche. J’ai du mal à comprendre cette frilosité alors que Podemos joue le jeu en Espagne », estime-t-il.
Retrouvez les dates et lieux des débats à venir sur sa page facebook.