Spécialiste des questions européennes, ancien conseiller parlementaire, Schams El Ghoneimi organise une conférence-débat ce vendredi à Chauffailles. Entretien.

Article initialement publié dans le jounal de Saône-et-Loire le 25/1/2019 ici.

Franco-égyptien, Schams El Ghoneimi a été conseiller parlementaire à Bruxelles, sur le Brexit. Il est aussi le fondateur d’un groupe de réfugiés syrien en Europe : “Syrians got talent”.  Photo Elio GERMANI
Franco-égyptien, Schams El Ghoneimi a été conseiller parlementaire à Bruxelles, sur le Brexit. Il est aussi le fondateur d’un groupe de réfugiés syrien en Europe : “Syrians got talent”. Photo Elio GERMANI

Qui êtes-vous et pourquoi venez-vous à Chauffailles aujourd’hui ?

« J’ai travaillé comme conseiller parlementaire au Parlement européen, pour un eurodéputé écossais (Alyn Smith) qui a fait campagne pour le maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne. J’ai connu le Brexit de l’intérieur. C’est une catastrophe. J’ai depuis quitté mon travail, face à la montée des nationalismes et de la xénophobie en Europe. J’ai souhaité faire un tour de France en organisant des débats dans des territoires souvent eurosceptiques, où les gens se sentent oubliés et n’entendent pas parler de l’Union européenne pour ce qu’elle est vraiment. J’en suis à mon 60e  débat en presque un an. »ADVERTISING

À quelques mois des élections européennes, quel est votre message ?

« L’Europe est en train de se détricoter à grande allure. Si on néglige cela, elle va s’écrouler pour revenir à l’époque où les nationalismes s’affrontaient, sans dialogue pour trouver les compromis qui font aujourd’hui que l’on avance ensemble, face à Poutine ou Trump par exemple. Le parlement européen, qui est élu par le peuple, n’a pas d’équivalent dans le monde. Il a beaucoup de pouvoir et on ne le sait pas assez. Il ne faut pas prendre cette élection à la légère. »

L’Europe a un grand volet agricole et vous venez dans le berceau de la race charolaise. Qu’avez-vous à dire sur l’agriculture ?

« L’Europe, c’est la politique agricole commune. Sans elle, le niveau de vie des agriculteurs serait très inférieur. On peut ajouter que si la France, avec son agriculture moderne, négocie des marchés internationaux pour exporter ou importer des animaux, il vaut mieux qu’elle puisse le faire avec la norme européenne. Elle impose du bœuf sans hormones, des OGM limités, etc. C’est une décision de notre modèle européen d’avoir une nourriture plus traçable, de meilleure qualité, avec des appellations protégées comme l’AOP Bœuf de Charolles ou le fromage de chèvre charolais. Il y a d’autres exemples, rien qu’en Saône-et-Loire, qui seraient remis en question si l’on sortait de l’Europe. La race charolaise est la première race à viande d’Europe, avec 25 % des effectifs. Cette réussite, c’est aussi parce qu’on fait équipe avec nos voisins. »

Information pratique: “L’Europe, très concrètement, en Saône-et-Loire”, conférence à 19 h à la salle de la République à Chauffailles. Entrée libre. 

Note Schams El Ghoneimi, est candidat pour être sur une liste de La République en marche aux prochaines élections européennes.

Propos recueillis par Charlotte REBET