J’étais au Parlement européen cette semaine. Le bâtiment sur la photo derrière moi est celui où se trouvent la plupart des bureaux des députés européens, il se nomme « Altiero Spinelli » du nom de l’un des pères fondateurs de l’Europe. Intellectuel communiste, emprisonné et isolé pendant 16 ans par Benito Mussolini, son histoire devrait être une source d’inspiration pour affronter les défis de notre temps.
A 33 ans, en 1941, il écrivit le « Manifeste pour une Europe libre et unie » (ou Manifeste de Ventotene) sur du papier à cigarettes qui sera caché dans le faux fond d’une boîte en métal. Libéré après la guerre, il participa à la construction de nouvelles institutions, révolutionnaires : les institutions européennes.
Il fut élu député européen en 1979, alors que Simone Veil inaugurait le premier -et à ce jour le seul- parlement élu au niveau international, le Parlement européen.
Décédé en 1986, il n’a pas pu voir le retour des démons de l’Europe, le retour des mouvements nationalistes et autoritaires. S’il était encore parmi nous aujourd’hui, que penserait-il de Matteo Salvini, de Victor Orban ou de Nigel Farage ? Surtout, que penserait-il du comportement des partis en connivence avec leurs idées et leurs méthodes, de la passivité de nos sociétés européennes face à la résurgence d’un passé déjà sur le point d’être oublié ?
Nous devons défendre une Europe progressiste, démocratique, plurielle, tolérante et ouverte sur l’autre. Seulement 41% des électeurs en France ont voté aux dernières européennes de 2014. Les prochaines seront le 26 mai 2019 : allons voter, faisons voter, mobilisons-nous par respect pour le grand Altiero Spinelli, la grande Simone Veil (dont l’esplanade du même nom est sur cette photo), l’Europe ce n’est pas quelques bâtiments et des institutions, c’est notre vie.
Notre passé, notre présent et notre avenir.